Voiliers : ont-ils aussi un moteur caché ?
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Voiliers : ont-ils aussi un moteur caché ?

Découvrez si les voiliers sont équipés de moteurs et dans quels cas ils les utilisent. Une réponse claire à une question fréquente des navigateurs.

Le 27/09/2025 par Jean T.

Quand on pense aux voiliers, on imagine spontanément le silence du vent dans les voiles, une navigation purement éolienne, loin de toute mécanique... Mais est-ce que les bateaux à voile ont un moteur ? La réponse peut surprendre. Si l’image romantique du voilier autonome persiste, la réalité de la navigation moderne est bien différente.

De nombreux voiliers, même parmi les plus traditionnels, cachent en réalité un moteur auxiliaire, souvent discret, mais essentiel dans bien des situations : manœuvres au port, absence de vent, urgence en mer... Pourquoi cette dépendance au moteur, alors que le vent est gratuit et omniprésent ?

Dans cet article, nous allons explorer pourquoi la plupart des voiliers modernes sont équipés d’un moteur thermique ou électrique, quelles sont les options technologiques en matière de propulsion secondaire, et dans quels cas certains marins choisissent encore de s’en passer totalement. Vous verrez que derrière chaque choix se cache une philosophie de navigation, un compromis entre autonomie, sécurité et performance.

Pourquoi la plupart des voiliers modernes sont équipés d’un moteur auxiliaire

Si l’image du voilier glissant silencieusement sur l’eau avec pour seul moteur le vent fait rêver, la réalité est souvent plus pragmatique. Aujourd’hui, la grande majorité des voiliers modernes sont équipés d’un moteur auxiliaire. Non pas pour remplacer les voiles, mais pour compléter leur usage lorsque les conditions ne sont pas idéales ou que la manœuvre l’exige.

Le premier argument est la facilité de manœuvre au port. Naviguer à la voile dans un espace restreint, entre catamarans et quais encombrés, relève du défi, voire de l’imprudence. Le moteur permet d’entrer ou de sortir d’un port avec précision, même si le vent est capricieux ou absent.

Ensuite, il y a les aléas de la météo. En mer, il n’est pas rare de rencontrer des zones de pétole, où l’air est totalement immobile. Dans ces moments-là, le moteur devient le seul moyen d’avancer, que ce soit pour poursuivre son itinéraire ou éviter de dériver.

Côté sécurité, il joue un rôle crucial. Face à un courant fort, un obstacle imprévu ou une panne de voile, pouvoir démarrer un moteur en quelques secondes peut faire toute la différence. C’est une assurance silencieuse, mais précieuse.

Enfin, lors des navigations côtières ou fluviales, les contraintes locales (ponts, écluses, zones sans vent) rendent parfois les voiles inutilisables. Le moteur assure alors une continuité dans la navigation.

En somme, même si la voile reste l’âme du voilier, le moteur auxiliaire en est souvent le gardien discret. Il n’est pas un luxe, mais un compagnon indispensable pour naviguer en toute liberté et en toute sécurité.

Moteur thermique ou électrique : quelles options pour la propulsion secondaire ?

Sur les voiliers modernes, le moteur auxiliaire est devenu un compagnon discret mais indispensable. Deux grandes familles de propulsion se partagent le marché : le moteur thermique (essence ou diesel) et le moteur électrique. Chacune a ses atouts… et ses limites.

Le moteur thermique : la robustesse éprouvée

Longtemps incontournable, le moteur thermique équipe encore la majorité des voiliers de croisière. Apprécié pour sa fiabilité, sa longue autonomie et sa capacité à encaisser des heures de fonctionnement, il reste le choix numéro un pour les longues traversées et les zones reculées sans infrastructure électrique. Le diesel est souvent préféré à l’essence, car il est plus sûr à bord et consomme moins.

Le moteur électrique : silence et écologie

En plein essor, le moteur électrique séduit par sa simplicité d’usage, son fonctionnement silencieux et son impact environnemental réduit. Idéal pour des navigations côtières, il s’intègre parfaitement dans une démarche écoresponsable. De plus en plus de chantiers proposent aujourd’hui des voiliers équipés de saildrives électriques, capables de propulser efficacement des bateaux de taille moyenne.

Cependant, l’autonomie reste un défi si le voilier ne dispose pas d’un bon système de recharge (panneaux solaires, hydrogénérateur, ou recharge à quai). Pour les longues navigations ou en cas de pétole prolongée, cela peut devenir une limite.

Hybride : le meilleur des deux mondes ?

Certains voiliers combinent les deux technologies pour tirer parti de leurs avantages respectifs. Le moteur électrique est utilisé pour les manœuvres courtes ou discrètes, tandis que le thermique prend le relais pour les longues distances. Une solution encore coûteuse, mais prometteuse.

Le choix entre thermique et électrique dépend donc du programme de navigation, de la taille du bateau et des priorités du marin : autonomie, écologie ou confort sonore.

Les exceptions : quand un voilier peut vraiment se passer de moteur

Si la majorité des voiliers modernes embarquent un moteur, il existe encore des exceptions qui perpétuent l’esprit pur de la navigation à voile. Certains bateaux, en particulier les petits voiliers légers ou les embarcations destinées à la régate, naviguent sans aucune aide mécanique.

Par exemple, les dériveurs comme le Laser, l’Optimist ou le 420 sont conçus pour être manœuvrés uniquement grâce au vent et à l’adresse du skipper. Leur légèreté, leur simplicité et leur usage souvent en eaux calmes les dispensent de moteur. Ces bateaux sont principalement utilisés pour l’apprentissage de la voile ou la compétition sportive, dans des environnements contrôlés.

On peut également rencontrer des voiliers traditionnels ou des puristes de la navigation qui choisissent, par conviction ou simplicité, de se passer totalement de propulsion auxiliaire. Ces marins expérimentés privilégient une navigation plus lente, plus réfléchie, où chaque manœuvre compte. Ils optent souvent pour des routes bien connues, des conditions météo favorables, et une préparation minutieuse.

Dans certains contextes spécifiques – comme les croisières côtières courtes ou les navigations en lagon – il est possible de s’en sortir sans moteur, en combinant le vent, une bonne maîtrise de la voile et, parfois, une simple pagaie ou une godille pour les manœuvres fines.

Cependant, ces cas restent marginaux. Se passer de moteur implique de renoncer à une marge de sécurité et de confort. C’est un choix assumé, souvent motivé par l’amour de la voile pure ou une volonté écologique forte. Mais il demande aussi une grande autonomie, une excellente anticipation… et parfois, une bonne dose de patience.

Alors, est-ce que les bateaux à voile ont un moteur ? Dans la grande majorité des cas, oui. Si le romantisme de la navigation à la voile évoque encore le silence et la liberté, la réalité des voiliers modernes inclut presque toujours un moteur auxiliaire, qu’il soit thermique ou électrique. Ce moteur n’est pas un luxe, mais un outil précieux pour manœuvrer au port, affronter une mer d’huile ou faire face à des situations d'urgence.

Cela dit, il existe encore des passionnés de voile pure qui choisissent de naviguer sans aucune assistance mécanique. Ces cas restent marginaux, souvent réservés à des marins aguerris ou à des puristes en quête d’expériences authentiques.

En somme, la propulsion secondaire est devenue un standard de sécurité et de confort, sans pour autant trahir l’esprit de la navigation à la voile. Elle s’inscrit dans une logique d’adaptation aux exigences modernes, tout en laissant la place à ceux qui choisissent de naviguer selon les vents seuls.

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Crédits photo : Shutterstock / X. Mendoza

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Jean T.

Je suis Jean , né à La Rochelle, une charmante ville portuaire qui m'a donné un amour indéfectible pour la mer et les bateaux! Cette passion m'a naturellement conduit à une carrière dans le nautisme, et me mettre également à la rédaction indépendante, spécialisée dans les articles sur les bateaux, l'équipement, et les métiers liés à ce thème. J'espère pouvoir vous conseiller sur la manière de naviguer dans le monde de la vente et de la location de bateaux !
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